© Florian Domergue
« Redonner de la noblesse aux épices françaises »
Samir Ouriaghli est un épicier des temps modernes ! Après des études en École de Commerce et un Master en relations internationales, il se dirige dans ce domaine. Un métier qu’il affectionne mais qui n’incarne pas forcément les valeurs qu’il veut transmettre auprès de ses enfants, celles de la liberté, la passion, l’épanouissement. Après de longues réflexions, son parcours professionnel prend un nouveau tournant : celui du monde de la gastronomie. « Quand j’étais petit, j’allais acheter des épices avec mon père et je n’étais jamais loin de ma mère quand elle cuisinait, notamment des plats marocains, mon pays d’origine. Cette passion pour les produits était finalement ancrée en moi et elle s’est révélée lors de mon CAP cuisine réalisé à l’école Ferrandi à Paris, raconte Samir Ouriaghli. Pour moi, il était inconcevable de me tourner vers les épices, de les vendre à des chefs sans connaître les bases du métier de cuisinier. »
Chercher des producteurs français d'épices
Après cette formation, il part en Inde, là où plus de 80 % des épices mondiales sont produites. Féru d’histoire, il se rend alors dans le Kerala, au Sud-Ouest de l’Inde, sur la Côte de Malabar, berceau de la production de poivre d’où les Romains importaient déjà leurs épices à l’époque gallo-romaine. Aujourd’hui encore de nombreux pays, dont les pays de l’Europe se fournissent ici en épices. Un voyage qui a fait réfléchir Samir Ouriaghli sur l’empreinte carbone que pouvaient avoir ces épices qui sont, la plupart du temps, expédiées dans les différents pays importateurs en avion.
Il revient alors en France et décide de se lancer à la recherche de producteurs français d’herbes et d’épices. « Aujourd’hui, je travaille avec 12 producteurs, cueilleurs et une coopérative qui fournissent mes 30 références dont la moitié sont des aromates sauvages. » Fort de ses trouvailles notamment en poivre de Timut, Sichuan, gingembre thym, baies de genièvre, il lance en novembre 2019 Ankhor, sa marque d’épices 100 % françaises.
Pourquoi "Ankhor"
Si vous lui demandez pourquoi avoir choisi le nom Ankhor, l’épicier pourrait vous en parler pendant des heures mais trois significations lui tiennent particulièrement à cœur. Tout d’abord, ce nom fait référence à « encore », car il y a encore des goûts issus du savoir-faire des différents terroirs en France.
Ankhor car « en anglais anchor signifie l’ancre des bateaux. Pendant des siècles les bateaux ont acheminé des épices à travers le Monde. Le bateau incite aussi au voyage mais il peut aussi jeter son ancre à l’endroit où il veut s’établir, pour retrouver ses racines par exemple », décrit Samir Ouriaghli. Dernier clin d’œil, celui au symbole égyptien « ankh » ☥, symbole de la vie éternelle associée à l’or et à la noblesse qu’il cherche à donner à nos épices françaises.
Pour le moment, le sourceur de goût trouve principalement ses herbes et épices dans le tiers Sud de la France. Par ailleurs, certaines proviennent de Bourgogne, d’Alsace, du Centre Val de Loire ou encore de Bretagne. « Aujourd’hui, mes références proviennent pour les trois quarts du sud de la France, mon objectif à terme est d’avoir des références dans toutes les régions de France, car je vous ne le cache pas, cela m’ennuie de pas avoir toutes les régions dans mon catalogue », affirme l’épicier.
Aujourd’hui, l’épicier travaille principalement pour les professionnels, pour des restaurants gastronomiques, bistronomiques et ceux sensibles à la démarche locale. Et également pour des chocolatiers, pâtissiers, brasseurs et fromagers. Il dispose également d’un site Internet qui compte une douzaine de références, un débouché qu’il développera davantage une fois que celui des professionnels de la restauration le sera également.
Contact
Ankhor
Mail : contact@ankhor.fr
Site web : https://www.ankhor.fr
Téléphone : 06 63 38 73 65
Crédits photo :
©Ankhor
© Florian Domergue
Comments